Success Story : une stratégie nationale pour une EPS de qualité en Palestine
- chloelevaton
- 7 avr.
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Dernière mise à jour : 9 avr.

En novembre 2024, le ministère de l'Éducation palestinien, avec l’appui de la FSGT, a lancé un nouveau cycle de formations visant à transformer durablement l’enseignement de l’Éducation Physique et Sportive (EPS) dans les écoles de Cisjordanie. Cette initiative s’inscrit dans la continuité d’un travail engagé depuis plusieurs années, qui a permis de poser les bases d’une politique nationale pour une EPS de qualité. Après avoir élaboré des outils pédagogiques et identifié un réseau de formateur·ices réparti·es sur le territoire, cette nouvelle étape marque un véritable tournant : elle vise à mettre en activité ces équipes et à déployer à grande échelle une stratégie de formation continue portée par le ministère et ses 18 directorats.
Prévu initialement pour 450 professeur·es d’EPS, le cycle de formation a mobilisé 630 enseignant·es venu.es de l’ensemble des départements de Cisjordanie. Cette mobilisation, bien au-delà de l’objectif fixé, témoigne de l’engagement fort des équipes éducatives malgré les défis posés par le contexte sécuritaire. Les formations ont été assurées par 63 professeur·es et superviseur·es palestinien·nes, formé·es en amont par la FSGT sur différentes Activités Physiques Sportives et Artistiques (APSA), et désormais en capacité d’animer des formations à leur tour, de manière autonome, sur l’ensemble du territoire.
Les contenus proposés ont permis une réelle évolution des pratiques pédagogiques. Les enseignant·es ont été formé·es à des méthodes actives et adaptées au contexte : exploration, observation, résolution de problèmes, évaluation formative, supervision collective, planification de cycles d’enseignement. Ces approches ont facilité une meilleure compréhension des concepts fondamentaux de l’EPS et renforcé les capacités des enseignant·es à créer des environnements d’apprentissage stimulants et inclusifs. Dans les écoles, les effets sont rapidement visibles. Les séances d’activité physique atteignent désormais jusqu’à 30 minutes effectives, les élèves participent avec davantage d’enthousiasme et développent des compétences sportives, sociales et cognitives. Le travail en équipe, l’utilisation de l’espace de jeu, l’observation mutuelle et l’évaluation entre pairs font désormais partie intégrante des cours.

Des enseignant·es comme Niveen ABDELRAZAQ (direction de Tulkarem) et Amir SAMANEH (direction de Naplouse) témoignent de l’impact concret de la formation sur leurs pratiques quotidiennes. L’introduction du « jeu de référence », par exemple en handball, a permis aux élèves d’aborder l’activité avec plus de plaisir, de compréhension et de coopération. Les cours sont devenus plus dynamiques, plus accessibles et plus efficaces.
Ce changement d’échelle est rendu possible par l’implication croissante du ministère de l’Éducation, qui joue un rôle structurant dans le pilotage de la stratégie nationale. Les directorats assurent désormais un rôle central dans le suivi de la mise en œuvre des formations, l’accompagnement des enseignant·es et la diffusion des pratiques pédagogiques. En formant une équipe de formateur·ices autonomes et en instaurant des instances locales dédiées à la formation continue, le projet pose les bases d’une transformation durable du système éducatif.
Malgré ces avancées, des défis subsistent : l’évaluation des performances, l’inégalité des ressources matérielles dans les écoles et les perturbations scolaires dans certaines régions freinent parfois l’ancrage des nouvelles pratiques. C’est pourquoi les équipes recommandent de poursuivre le renforcement pédagogique sur d’autres sports, de multiplier les formations, d’encourager les visites croisées entre établissements, et de diffuser les expériences réussies à travers les réseaux sociaux et les événements locaux.
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