Former des formateur.ices en EPS : une dynamique nationale engagée

Du 21 au 24 avril 2025, trois stages de formation de formateur·trices en Éducation Physique et Sportive (EPS) se sont déroulés en Palestine, dans les régions Nord, Centre et Sud, dans le cadre du partenariat entre le ministère de l’Éducation palestinien et la FSGT, sous l'égide du Conseil supérieur de la jeunesse et des sports. Organisés respectivement à Hébron (Sud), Jéricho (Centre et Nord), ces stages ont réuni au total 63 professeur·es et superviseur·es d’EPS, et marqué une étape importante dans le développement d’un réseau de formateur·trices palestinien·nes, capable de concevoir, expérimenter et diffuser des pratiques pédagogiques émancipatrices.

Dans un contexte complexe, ces formations ont permis de consolider une ambition commune : renforcer les compétences des enseignant·es d’EPS comme formateurs et concepteurs, capables de transmettre à leur tour auprès de leurs collègues. Tous les stages ont poursuivi le même objectif pédagogique : développer deux nouvelles Activités Physiques, Sportives et Artistiques (APSA) – le relais et le handball – à travers une approche complète mêlant évaluation, construction de séquences, mise en œuvre pratique, et analyse réflexive.

Au-delà des contenus disciplinaires, il s’agissait aussi de travailler à la structuration de véritables académies de formation locales, capables d’organiser des sessions régulières selon une logique de formation continue. Les stagiaires ont ainsi expérimenté des boucles d’étude itératives, dans lesquelles alternent la construction de séances, leur mise en œuvre, l’analyse collective (notamment à partir de vidéos), et la re-conception de nouvelles séquences.

• À Hébron (Sud), la formation a été animée par Jonathan Alves et Nina Charlier.

• À Jéricho, deux stages se sont tenus en parallèle : l’équipe Centre, menée par Yvan Moulin et Maeva Michel, et l’équipe Nord, animée par Sylvaine Duboz et Yvette Marsero.

Chaque session a été adaptée aux réalités locales, mais toutes ont mis en œuvre des contenus et méthodes communs :

• Mise en situation des stagiaires dans des jeux d’apprentissage en relais et en handball ;

• Construction collective d’indicateurs d’évaluation, pour accompagner à la fois les élèves et les enseignant·es ;

• Analyses de vidéos et d’observations croisées pour améliorer la lecture de la motricité ;

• Réflexions sur les conditions d’un fonctionnement pérenne des académies de formation.

  
  

Les stages ont rassemblé 63 participant·es : professeur·es d’EPS, superviseur·es, responsables pédagogiques… Dans chaque région, les équipes françaises ont relevé la forte implication des stagiaires, leur volonté d’apprendre, et leur capacité à coopérer dans une logique de co-construction.

Malgré les contraintes logistiques et sécuritaires, les résultats sont nets : les participant·es sont désormais plus autonomes dans la conception de séances, mieux outillés pour évaluer les élèves, et plus à l’aise avec les démarches collaboratives. La dynamique est lancée pour structurer durablement un réseau local de formateur·trices, appuyé sur les académies de formation.

Mohammad Hamed, superviseur central au ministère de l’Éducation, témoigne : « Cette formation représente une étape importante dans le cadre d’un effort plus large visant à élever le niveau de l’éducation physique dans nos écoles palestiniennes. Investir dans la qualification des cadres et leur fournir les connaissances et compétences les plus récentes est la clé pour bâtir une génération en bonne santé, physiquement active et capable de contribuer efficacement à la société. »

Un suivi est prévu dans les mois à venir, notamment via des rendez-vous en visioconférence pour accompagner les mises en œuvre concrètes dans les territoires, échanger sur les obstacles rencontrés et ajuster les outils. La recherche-action engagée avec Bruno Lebouvier du Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN) viendra également documenter ces transformations et nourrir les perspectives futures.